LA CHINE!
ENNEMIE DES USA DIXIT LES NEOCONSERVATEURS
AMERICANO-EUROPEENS… !!!
ET, POURTANT :
PARTIE I
ARTICLE DE -Peter FRANSSEN
… »LES Etats-Unis DESIRENT L’AIDE DE LA CHINE
MAIS POUR FAIRE QUOI ?
La crise financière doit nous sortir de notre torpeur ; nous nous trouvons face à des défis que nous ne pourrons relever tout seuls.
C’est ce que dit Robert Zoellick, le grand patron de la Banque mondiale. L’homme estime également que le G7, le groupe des sept pays les plus riches qui règlent entre eux les affaires mondiales, a été rattrapé.
La Chine doit entrer au sein du G7 et pouvoir se faire entendre davantage sur la scène internationale, a ajouté Zoellick. A la fin des années 90, ce même Robert Zoellick avait été l’un des pères du PNAC, le Project for a New American Century, le groupe agressif qui disait que le monde appartenait à l’Amérique et à la seule Amérique.
D’où vient donc ce revirement ?
Robert Zoellick a été cofondateur du PNAC en compagnie du futur vice-président Dick Cheney, du ministre de la Défense Donald Rumsfeld et du vice-ministre de la Défense Paul Wolfowitz.
Selon ses propres dires, cette confrérie très peu rassurante voulait « promouvoir l’hégémonie mondiale de l’Amérique ».
Parmi ses principaux fans, le PNAC comptait le président Bush et sa conseillère en matière de sécurité Condoleezza Rice, l’actuelle ministre des Affaires étrangères.
Dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001, cette dame déclarait :
« Nous devons profiter de cette occasion pour repositionner les intérêts et les institutions des États-Unis. » En d’autres termes : renforcer l’emprise des États-Unis sur la planète.
Deux ans plus tard, Condoleezza Rice disait :
« Certains parlent de multipolarité comme si c’était une bonne chose vers laquelle il faut tendre et dans son propre intérêt, en plus.
Mais, en réalité, la multipolarité n’a rien d’une bonne chose, ce n’est pas une vision ni une idée qui unit. » L’unilatéralisme, c’est nous et personne d’autre qui dirigeons le monde…
Telle était l’aspiration du PNAC, du président Bush, de Condoleezza Rice et de Robert Zoellick. Après l’effondrement de l’Union soviétique, en 1991, il n’y eut plus de grands pays à oser contredire ces gens.
Sauf la Chine, peut-être. Et encore, sans donner de la voix.
N’empêche que Rice a quand même estimé que la Chine constituait un danger et qu’il fallait donc la traiter en tant que telle.
Durant la campagne électorale de 2000, qui allait amener Bush Jr pour le première fois à la Maison-Blanche, Rice avait dit :
« La Chine est pour nous une rival stratégique et non une partenaire stratégique. »
De rivale stratégique à coparticipante responsable
Mais, à partir de septembre 2005, la politique de confrontation est mise au point. Robert Zoellick tient un discours à l’adresse de la commission parlementaire américaine qui suit les relations entre les États-Unis et la Chine.
Il dit : « Nous devons encourager la Chine à se muer en coparticipante qui se comportera de façon responsable.
En tant que coparticipante responsable de la communauté internationale, la Chine serait plus qu’un membre, elle soutiendrait avec nous le système international qui a permis son succès. » De rivale stratégique à coparticipante responsable, c’est là toute une transition.
En décembre 2007, alors que le ciel au-dessus du système financier et industriel de l’Occident est chargé de sombres nuées d’orage, Zoellick déclare :
« La Chine est un moteur de croissance dans le monde. Elle peut nous aider à éviter une récession mondiale.
L’économie chinoise et l’économie mondiale sont liées l’une à l’autre. Nous devons dès maintenant agir conformément à notre concept de coparticipante responsable. »
Le 6 octobre de cette année 2008, Zoellick dit encore :
« La crise financière mondiale est un appel à une collaboration plus étendue entre un plus grand nombre de pays.
Le G7 ne fonctionne pas. » Le G7, c’est le club des sept pays les plus riches, sous la direction des États-Unis. Les autres États membres sont la Grande-Bretagne, l’Allemagne, le Japon, la France, l’Italie et le Canada.
D’après Zoellick, la Chine devrait en être, mais aussi l’Inde, l’Afrique du Sud, la Russie, l’Arabie saoudite et le Brésil. Zoellick d’ajouter :
« Le nouveau multilatéralisme doit s’adapter à la présente époque. Il doit assembler la force des divers acteurs et institutions. »
Robert Zoellick n’est pas seul à nourrir cette conception.
L’un de ses partisans s’appelle John Ikenberry, un homme qui jouit d’une grande autorité à Washington.
Ce professeur en relations internationales critique depuis des années la politique du président Bush. Ikenberry est hostile au PNAC.
Il dit que cette organisation tend à une « stratégie néo-impérialiste » condamnable, pas tant d’un point de vue moral que du fait qu’elle sape en réalité le pouvoir et l’influence des États-Unis dans le monde. Cet Ikenberry vole au secours du membre du PNAC qu’est Zoellick et dit :
« Les États-Unis ne peuvent contrer la montée de la Chine.
Mais nous pouvons toutefois faire en sorte que la Chine exerce son pouvoir dans les limites des règles et des institutions que les États-Unis et leurs partenaires ont mises sur pied le siècle dernier. »
Ikenberry lui aussi estime que les États-Unis doivent tout mettre en œuvre pour pouvoir faire de la Chine « une coparticipante responsable dans les limites des structures et des règles que nous avons instaurées. ».
Un autre partisan encore de cette conception n’est autre que Hank Paulson, le ministre américain des Finances. Il déclare de son côté :
« Les États-Unis ont tout intérêt à ce que la Chine demeure prospère et stable. Nous voulons que la Chine devienne coresponsable du système international. »
Le monde se tourne contre l’Amérique
Robert Zoellick, Hank Paulson et John Ikenberry ne croient pas qu’en ce moment la Chine soit « une coparticipante qui se comporte de façon responsable ».
Mais ils sont toutefois convaincus qu’il n’y a pas d’autre alternative que d’essayer de pousser la Chine sur cette voie.
Aujourd’hui, la situation, disent-ils, est différente de ce qu’elle était dans les années 90, lorsque l’Union soviétique avait éclaté et que le PNAC avait été créé.
Les Américains sont dans une impasse en Afghanistan.
Voilà sept ans qu’ils y font la guerre, sans la moindre perspective de victoire. En Irak, la situation n’offre pas la moindre perspective non plus.
Les États-Unis injectent sans succès des centaines de milliards de dollars dans une guerre qu’on a justifiée par une série de mensonges à propos d’armes de destruction massive. La guerre a balayé Saddam Hussein, mais bien plus encore l’autorité morale des États-Unis dans le monde.
Le Financial Times écrit :
« L’érosion de l’autorité morale des Américains a commencé avec la guerre en Irak. Depuis lors, cette érosion n’a cessé de gagner du terrain. » De même, dans son livre, The Post-American World, Fareed Zakaria, qui est également le rédacteur en chef de Newsweek, décrit comment l’antipathie éprouvée dans le monde envers les États-Unis n’a jamais été aussi forte :
durant les 45 années de la guerre froide, l’antiaméricanisme était une affaire de gauche et de militantisme traditionnel, mais il restait toujours néanmoins un centre et une droite qui étaient anticommunistes et, de ce fait, proaméricains.
Aujourd’hui, toutefois, l’aversion à l ‘égard des États-Unis est générale. Même pendant la guerre du Vietnam ou durant les années 80, lorsqu’il avait été décidé d’installer des missiles nucléaires Pershing en territoire européen, les sentiments antiaméricains en Europe n’avaient jamais été aussi forts qu’aujourd’hui.
D’ailleurs, cela ne vaut pas que pour l’Europe, mais pour l’ensemble de la planète aussi.
Lorsque le président vénézuélien Hugo Chávez monte à la tribune des Nations unies, un jour après que Bush y est monté, il peut dire :
« Cela pue encore le soufre, ici ! »
Dans la salle, les représentants du tiers monde accueillent la phrase avec rires et ricanements. Chávez bénéficie de la sympathie du tiers monde quand il déculotte en plein public le président américain, le propre envoyé de Dieu !
Au diable la recette de Washington
L’Amérique latine, l’Afrique et l’Asie en ont soupé, du concept de Washington.
C’est la recette du Fonds monétaire international :
Dérégulation, démantèlement du secteur social, diminution des salaires et des allocations sociales, liberté maximale et impôts minimaux pour les entreprises occidentales.
Cette recette n’a amené aucune amélioration à la situation économique de ces pays.
C’est l’inverse, qui s’est produit :
l’Argentine a presque connu la faillite et, dans plusieurs pays asiatiques, une crise dévastatrice a éclaté en 1997.
Face au concept de Washington, s’est développé dans le tiers monde un consensus de Beijing, une approbation générale de ce qui se passe en Chine et de ce que la Chine réalise sur le plan international.
Car la Chine a tiré un demi-milliard d’humains de la pauvreté, elle a construit annuellement de l’espace urbain pour 20 millions de personnes et sans bidonvilles, elle a réalisé des chiffres de croissance industrielle de 20 à 25 pour cent par an.
PAGE SUIVANTE - PARTIE II