La grève n’est pas un phénomène français, c’est la planète qui bouge et on vous le cache…
Article écrit par : Marianne YOUSSEF
Le ridicule ne tue pas, nos médias et nos journalistes jouissent d’une totale impunité en matière de mensonge, ainsi ce matin sur le blog Figaro d’un certain Yves Thréard, voici ce qu’on peut lire pour dénoncer la grève du 29:
“La crise économique frappe tous les pays.
Elle a causé, dans la seule journée de lundi, la perte de quelque 70.000 emplois à travers le monde.
Partout, les gouvernements réagissent, portent assistance aux acteurs économiques.
Leurs mesures sont diversement appréciées, sans toutefois provoquer de manifestations géantes dans les rues.
Il n’est qu’un endroit où la grève et la manif sont à l’ordre du jour : la France. Jeudi, les agents des services publics s’arrêteront en signe de mécontentement.
Par la force des choses, le secteur privé en payera les pots cassés. Ce sont pourtant les salariés des PME, les plus exposés à la casse sociale, qui auraient des raisons de se faire entendre. Mais telle est l’étrangeté, la singularité française. La parole appartient au plus fort.”
Non seulement ce texte est un torchon qui dédouane les gouvernements, français en particulier, de toute responsabilité dans la dite crise, les montre en train de s’activer pour le bien de tous, non seulement il tente comme à l’ordinaire une manœuvre de division entre salariés, mais il table sur l’ignorance savamment entretenue des Français du contexte international.
Alors qu’en Islande c’est quasiment l’émeute, également à Madagascar, sans parler de la Guadeloupe, certes il s’agit de la France, mais quel étrange silence, ce qui est complètement caché c’est le fait que partout dans le monde est en train de renaître la grève, voici donc ce qui se passe au même moment en Egypte.
Grèves. Les conducteurs de train et de métro ont organisé un sit-in de trois heures pour réclamer une hausse salariale.
Avant de reprendre le travail, une promesse leur est faite de trouver une « solution » dans une dizaine de jours.
Cheminots en Colère
Trois heures d’arrêt complet des lignes des chemins de fer. 500 chauffeurs ont organisé la semaine dernière un sit-in à la gare Ramsès, sur les rails du train express reliant le Caire à Alexandrie.
Une paralysie totale a frappé cette gare principale d’Egypte qui assure le transport de près de 20 000 citoyens quotidiennement.
Les trains qui avaient pour destination la Haute-Egypte ont été les plus touchés par ce sit-in.
Les voyageurs en attente remplissaient les halls de la gare, ce qui a poussé les responsables à lancer des appels à travers des haut-parleurs aux passagers qui voulaient se faire rembourser.
Ce même 20 janvier, les conducteurs de métro ont eu recours à une autre stratégie pour faire valoir leurs demandes, toujours d’ordre salarial.
Ils ont décidé de ralentir la vitesse des métros de 80 à 30 km/h.
Le même encombrement de passagers a eu lieu dans les stations, notamment pendant les heures de pointe.
A Ramsès, les conducteurs de train persistaient dans leur refus de mettre un terme à leur sit-in, tant que leurs doléances resteront ignorées.
Leur revendication principale est de doubler leur salaire en augmentant sensiblement leurs primes mensuelles.
Aujourd’hui, ces primes varient entre 200 L.E. pour les conducteurs expérimentés, et 75 L.E. pour les nouveaux.
En plus de l’ancienneté, d’autres facteurs sont pris en compte, notamment la classe des trains que l’on conduit.
La misère des conducteurs :
« Nous vivons depuis des années dans la gêne financière et notre situation est de plus en plus mauvaise.
L’administration ne fait rien et personne ne défend nos intérêts.
Alors nous avons décidé de faire entendre notre voix.
Après 15 ans de service, mon salaire mensuel, y compris les primes, n’a pas dépassé les 400 L.E., alors que je dois en verser 180 rien que pour payer le loyer », assure William Zaki, qui a orchestré le sit-in.
Pour souligner la « misère » de leurs primes, il explique qu’elles sont comptées au kilomètre.
« C’est très ridicule de savoir que pour chaque kilomètre parcouru on a droit à 9 piastres comme prime », ajoute Am William, l’air un peu gêné.
« Nos primes sont misérables et les conditions de travail sont très mauvaises. Je quitte la maison à 4h du matin, et je travaille 12 heures par jour, et après 10 ans de travail, je ne touche que 300 L.E. », renchérit Sayed, un autre conducteur.
Mis dans l’embarras, le directeur de l’Organisme des chemins de fer, Mahmoud Sami, s’est dirigé vers les grévistes pour leur promettre de « trouver une solution ».
Il leur a demandé d’attendre la nouvelle année fiscale qui commence en juillet prochain, mais en l’absence de garanties, les grévistes en ont suspecté un faux-fuyant.
Dans un deuxième temps, le directeur leur a proposé d’augmenter les primes de 50 % au lieu de les doubler. Côté conducteurs, la réponse a toujours été négative.
« Ce n’est que des ruses que le gouvernement utilise pour nous obliger à accepter le minimum », ont crié certains conducteurs.
Dans la phase finale des négociations, ils ont accepté de mettre fin à leur protestation après une promesse d’un règlement à l’amiable « dans dix jours ».
De son côté, tout en reconnaissant leur droit à de telles revendications salariales, M. Sami juge « irresponsable » le comportement des conducteurs.
« Ils auraient pu exprimer leur demande différemment », lance-t-il.
« Les chauffeurs ont toujours réclamé leurs droits légitimes sans entrer en grève, mais tout ce que fait l’Organisme des chemins de fer c’est de tergiverser pour gagner du temps.
Maintenant, on vient nous accuser d’irresponsabilité », proteste Ramadan Al-Guindi, du syndicat des travailleurs de l’Organisme des chemins de fer.
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