MOT D’ORDRE INTERNATIONAL :
POUR UN BOYCOTT ISRAELIEN ET AMERICAIN
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ARTICLE ECRIT PAR Ghada HOUBALAH
Outre les manifestations, les campagnes de collecte de médicaments et d’aides humanitaires diverses pour Gaza, il existe un autre instrument de pression collectif et pacifique, et qui a fait ses preuves dans l'histoire d'autres pays et d'autres luttes, le boycott.
Une arme efficace quand elle est appliquée contre l’entité sioniste partout dans le monde, et redouté par l’ennemi sioniste qui s’efforce de contourner le boycott de ses produits par de fausses marques européennes et arabes.
Depuis quelques jours, des citoyens arabes ont lancé un mot d’ordre appelant au boycott des produits manufacturés par des multinationales accusées de soutenir l’agression israélienne.
L’appel relayé par des Sms a trouvé un écho favorable parmi la population de la région, selon des commerçants qui ont remarqué que les ventes de certaines limonades fabriquées sous licence ont chuté depuis le début de l’agression contre Gaza.
Des messages électroniques circulant en Arabie saoudite par voie d'emails ou de SMS appellent au boycott des compagnies et produits américains pour protester contre le soutien des Etats-Unis à l'offensive militaire israélienne contre la bande de Gaza.
Cette campagne appelle depuis plusieurs jours à boycotter des chaînes américaines comme Starbucks, Pepsi, Burger King, Kentucky Fried Chicken et Chili's, présentes en Arabie saoudite, et appelle à ne plus fumer les cigarettes de la marque Philip Morris.
"Si vous ne pouvez pas donner de l'argent à Gaza, arrêtez au moins d'acheter ces produits", dit l'un des messages circulant durant la campagne, dont on ignore le promoteur.
Dimanche, un nouveau site internet destiné à promouvoir le boycott a été lancé avec le soutien d'un éminent religieux, cheikh Awad al-Qarni, arrêté récemment pour avoir appelé à attaquer les Israéliens où qu'ils se trouvent.
Ce site appelle les gens à se tenir à l'écart des intérêts américains jusqu'à ce que l’entité sioniste arrête ses attaques.
"Que notre ennemi sache que nous pouvons lui donner une sévère leçon", dit-il.
Un étudiant de la King Saud University, qui ne s'est pas identifié, a affirmé qu'il boudait avec un groupe d'amis le restaurant McDonalds de leur campus universitaire. "Ce boycott est populaire parmi les étudiants", a-t-il dit.
Plusieurs marques américaines dans la région sont contrôlées par des compagnies arabes, dont Alshaya, basée au Koweït, qui détient la franchise pour Starbucks.
L'Iran, qui se pose en premier défenseur des intérêts des Palestiniens de Gaza, estime que les pays musulmans devraient exercer une pression notamment économique contre Israël pour le punir de son intervention militaire.
Dans un message à son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a lancé un appel aux "pays musulmans indépendants et libres", Ils devraient selon lui "coordonner leurs actions dans tous les domaines politiques et économiques contre les dirigeants sionistes criminels afin qu'ils regrettent leurs actes sauvages".
Pour ce faire, il a dépêché 22 émissaires dans plusieurs capitales.
Et selon le quotidien gouvernemental iranien, le gouvernement iranien compte présenter au Parlement un projet de loi pour sanctionner les "sociétés qui investissent dans les territoires occupés ou qui aideraient le régime sioniste".
Au même moment, le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki, a fait état de la création d'une "commission pour examiner la situation des différentes sociétés".
Quelques jours après l'attaque de Gaza par Israël, Richard Ramsey, gérant d'une entreprise britannique de télécom spécialisée dans les services vocaux sur internet, a envoyé un mail à la firme technologique israélienne MobileMax: "Suite à l'action du gouvernement israélien de ces derniers jours, nous ne sommes plus en mesure de travailler avec vous ou avec toute autre société israélienne."
Contacté par le magazine The Nation, Ramsey a déclaré que sa décision n'était pas politique. "Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre des clients", explique-t-il, "c'est purement défensif sur le plan commercial".
C'est le même calcul pragmatique qui a conduit de nombreuses entreprises à se retirer d'Afrique du Sud il y a vingt ans.
Et c'est précisément en ce calcul réaliste que réside le plus grand espoir de rendre enfin justice à la Palestine.
L'essayiste altermondialiste Naomi Klein, auteur notamment de No Logo, (la tyrannie des marques) et de La Stratégie du choc, montée d'un capitalisme du désastre, préconise ce moyen de combattre la dérive guerrière de l’entité sioniste.
Par ailleurs, un syndicat de commerçants Le Flaica-Uniti-Cub, qui regroupe des commerçants de Rome, a proposé dans des tracts et sur son site internet de "ne plus rien acheter dans les commerces appartenant à des membres de la communauté juive en signe de protestation", selon le quotidien La Repubblica.
"Nous ne pouvons plus nous taire sur ce qui se passe à Gaza. Nous avons pensé à faire une liste des commerçants qui ont des liens avec Tel Aviv car personne ne sait précisément qui ils sont", avait expliqué le secrétaire local du syndicat, Giancarlo Desiderati, à l'origine de l'initiative.
Cela dit, le quotidien israélien Yediot Ahronot a révélé dans son numéro de Dimanche, que les produits israéliens destinés au marché arabe, sont d’abord transférés vers Chypre, pour être par la suite distribués au Liban, en Syrie, en Irak, en Jordanie, en Egypte , au Maroc, en Tunisie, en Algérie et en Mauritanie, et via des sociétés fantômes enregistrées au Liban, en Egypte et en Jordanie, et dont un nombre a réussi à ouvrir des branches en Algérie sous couvert de sociétés d’investissement dans le domaine des services.
Toujours selon la même source, à l’époque où l’on parlait des processus de compromis avec l’entité sioniste, les pressions américaines ont réussi à forcer certains pays arabes d’abandonner le boycott des produits israéliens au 3ème et au 2ème degré, soit le boycott des sociétés qui traitent avec l’entité sioniste. Seul le boycott direct des produits israéliens est resté en vigueur.
Selon des sources israéliennes, l’entité sioniste a réussi a réalisé des percées dans le marché arabe, en transportant sa marchandise dans des bateaux de nationalités américano- latine, ou via des pays tiers, comme Chypre ou la Hollande qui déposent leur propre label sur la marchandise israélienne.
A bon entendeur salam!
Ghada HOUBALAH
LIEN SOURCE :
http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=70012&language=fr